J’avais besoin d’une petite lecture facile et qui me transporte dans une univers fantasy. J’ai hésité à reprendre un Jaworsky pour le dépaysement mais le niveau de lecture est beaucoup plus relevé. Ici, on est sur de la littérature jeunesse, c’est accessible à n’importe qui. À noter que j’avais déjà lu ce tome dans mon adolescence, et j’en gardais un souvenir enthousiaste.
C’est là que je me rends compte que mes attentes de lectrice ont grandi, et que je ne suis plus très réceptive aux romans jeunesse. J’ai eu un peu de mal à m’identifier au jeune garçon héros, trop enfantin, trop simple. En revanche, j’ai retrouvé l’univers magique proposé par l’auteur avec grand plaisir. J’adore le concept : le pouvoir des magiciens vient de leur talent à invoquer et asservir dans les règles de l’art des entités démoniaques venues d’un univers parallèle. Ce sont ces démons qui possèdent les pouvoirs magiques, et les invocations des magiciens les contraignent à obéir sous peine de punitions ou de mort. Mais bien entendu, à la moindre erreur de l’invocateur, l’entité en profite pour se retourner contre son oppresseur et se venger. C’est tout le piquant du système magique de cet univers ! Cela permet de mettre en lumière des situations d’oppression ou au contraire le choix de la coopération, de questionner la place de la confiance (fragile mais précieuse) dans un système régit par le rapport de force constant. Et cela, c’est tout à fait transposable à notre monde à nous ! Pour une lecture de jeunesse, c’est bien fichu. Pour une adulte, un peu simple.
Malgré tout, j’ai énormément de sympathie pour le personnage du démon Bartiméus, qui raconte son histoire à la première personne. Insolent, impertinent mais avec un fond de gentillesse qu’il ne veut pas avouer, malin et opportuniste, voilà bien un démon que j’adorerais savoir invoquer !