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À quoi ressemble la vie de mes rêves ?

4 décembre 2022 - Temps de lecture: 3 minutes

Franchement ? On en est pas loin.

J’ai souvent l’impression d’avoir déjà réalisé mes rêves d’enfant à 30 ans.

Je me souviens que je dessinais la maison de mes rêves gamine, forcément une grande maison, un peu type manoir (il m’arrivait d’y ajouter des colonnades grecques en façade, bon goût bonjour !). En fait, la maison de ma copine d’enfance Mathilde. Eh bien je vis dans une grande maison de maître aujourd’hui. Le toit n’est pas en ardoise, mais la pierre de taille m’émeut, c’est grand, c’est beau.

Je me souviens que je jouais des heures à gérer mon écurie imaginaire, que j’organisais dans un album Panini avec les plus belles races de chevaux, à tenir un carnet de suivi des soins et des rations, à imaginer des zones de paddock dans le jardin, des box dans la grange, des chemins de balade pour mes montures. Aujourd’hui j’ai mes deux chevaux chez moi (et un troisième en pension, preuve de mon attrait pour la gestion), dans des conditions excellentes pour eux comme pour moi. Je suis entourée d’animaux et de terres.

Je me souviens que je rêvais d’expéditions naturalistes, que j’organisais en miniature avec ma petite sœur que je trainais à observer les plantes et à construire des abris secrets en forêt. On jouait tellement aux « Filles de la nature » avec Mathilde … Aujourd’hui je pars en bivouac en autonomie en pleine nature, en forêt.

Est-ce que c’est pour tout le monde pareil ? Est-ce que les rêves d’enfants sont aussi structurants dans la vie des autres que dans la mienne ? Chez moi en tout cas, c’est primordial. Avoir rempli toutes ces aspirations, très profondes, ça me donne un réel sentiment d’accomplissement, une solidité, une sérénité même.

À quoi rêver de plus dans ces conditions ?

Ça peut paraître un peu triste vu comme ça. Une fois cochées les cases des aspirations nécessairement un peu naïves ou limitées que j’ai formées enfant, je n’aurais plus la capacité de me projeter dans plus grand, plus ambitieux ? Pas en mode rêve en tout cas. J’ai l’impression d’avoir perdu cette candeur - en ai-je vraiment eu avec des rêves si raisonnables ? - en grandissant. Bien entendu, je suis capable de « rêver » à une vie de nomade en tour du monde à dos de cheval, mais on reste dans le domaine onirique, je ne sens pas la force intime, profonde, des aspirations innocentes et anciennes de l’enfance.

En somme, tout grand changement de direction dans ma vie deviendrait un nouveau projet, mais ma vraie vie de rêve, je crois que je la vie déjà.
Et ça fait du bien de s’en rappeler.


À Propos

Laure-Anne, 31 ans, femme éclectique

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